NOUVEAUX HORAIRES: La Bibliothèque et les Archives sont ouvertes au public du Lundi au Jeudi de 9h30 à 16h30.

Lettre à Paul-Henri Spaak, 10 janvier 1963

January 10, 63

 

Dear Excellency,

I hope you remember me and the last time we met at lunch in Paris when you told me that in 1947 you had signed the paper giving me a medal (which I never received)
I will be singing in Brussels from January 26 to January 31 if you want to give me the medal while I am in Belgium I would be honored,
Grateful, and happy.
Yours as always,
Marlène

[Traduction]

10 janvier 63

 

Excellence,

J’espère que vous vous souvenez de moi et de la dernière fois où nous nous sommes rencontrés, lors d’un repas à Paris en 1947. Vous m’y avez dit que vous aviez signé un document m’attribuant une médaille que je n’ai jamais reçue.
Je chanterai à Bruxelles du 26 au 31 janvier. Je serais très honorée que vous me donniez cette médaille lors de mon passage en Belgique,
Avec tout ma reconnaissance,
Marlène

Il est probable que la promesse de Paul Henri Spaak évoquée plus haut fut donnée lors de son mandat de Premier ministre belge entre 1947 et 1949. Les archives de l’homme d’Etat belge conservées par notre institution ne permettent pas de déterminer au juste quelles furent les raisons de cet oubli de l’administration de l’époque, ni même à quoi renvoyait cette médaille. Il est fort vraisemblable toutefois qu’il s’agissait de sa médaille de chevalier de l’Ordre de Léopold reçue par arrêté royal du 19 mars 1963, soit peu de temps après la rédaction du document nous intéressant ici1.

1 Nous tenons à remercier ici Madame Christelle Creteur du Service public fédéral Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération. Sans son aide, il eut été bien plus difficile de retrouver cette date.

ARNBOM M.-T., Marlène Dietrich : son style, ses films, sa vie, Paris, Place des Victoires, 2010, 303 p. (traduit de l’allemand par Adrien Rogge).

BOSQUET N., RACHLINE M., Marlene Dietrich, les derniers secrets, Paris, Nouveau Monde éditions, 2007, 121 p.

DICKENS H., Marlen Dietrich, Paris, Veyrier, 1974, 223 p. (coll. Le Cinema, traduit de l’anglais par Claude Gauteur).

DIETRICH M., Marlène D. par Marlene Dietrich, Paris, Grasset, 1984, 318 p. (coll. Le livre de poche, vol. 6073, traduit de l’anglais par Boris Mattews avec la collaboration de Françoise Ducout).

GLÂTRE P., Gabin-Dietrich, un couple dans la guerre, Paris, Éditions Robert Laffont, 2016, 186 p.

Marlène Dietrich, création d'un mythe
[exposition, Paris, Musée Galliera, 14 juin-12 octobre 2003], Paris, Paris musées, 2003, 225 p.

PAVANS J., Marlene Dietrich, Paris Gallimard, 2007, 261 p. (coll. Folio Biographies, 24).

PLAZY G., La véritable Marlène Dietrich, Paris, Pygmalion, 2001, 271 p. (coll. La véritable).

RIVA M., Marlene Dietrich : par sa fille, Paris, J'ai lu, 1995, 2 t. (coll. J’ai lu, 3960 ; traduit de l’anglais par Anna Gibson, Anouk Neuhoff et Yveline Paume).

SEYDEL R., MEIER B., Marlene Dietrich : eine Chronik ihres Lebens in Bildern und Dokumenten, München, Nymphenburger, 1984, 303 p.

SOLEIL C., Le Smoking du diable : La Vie généreuse et secrète de Marlene Dietrich, Publibook, 2013, 94 p.

SPOTO D., Blauwe engel : het leven van Marlene Dietrich, Baarn, Bosch & Keuning, 1992, 283 p. (traduction de Blue angel, the life of Marlene Dietrich, traduction par Parma Van Loon).

WIELAND K., Dietrich & Riefenstahl : twee vrouwenlevens in Hollywood en Berlijn, Amsterdam, Antwerpen, Atlas Contact, 2013, 735 p. (traduction de Dietrich & Riefenstahl : der Traum von der neuen Frau par Goverdien Hauth -Grubben).

Marie Magdalene Dietrich, dite Marlene Dietrich

Née à Berlin le 27 décembre 1901, décédée à Paris le 6 mai 1992. Marie Magdalene Dietrich était la deuxième fille d’un lieutenant de la police impériale allemande et d’une riche héritière. Elle reçut une éducation stricte et termina le lycée avec succès. Parallèlement, elle se livrait au chant et à la musique. Elle s’inscrivit d’ailleurs à une école supérieure de musique de Weimar tout en suivant des cours privés de violon. Elle ambitionnait une carrière de violoniste mais un poignet récalcitrant ruina ses espoirs. Elle prit ses premiers cours de théâtre en 1921 et endossa son premier rôle l’année suivante. Elle décrocha également des petits rôles au cinéma. Elle se maria en mai 1823 avec le régisseur Rudolf Sieber avec qui elle eut un enfant, Maria Elisabeth, née le 13 décembre 1824. Elle n’eut pas d’autre enfant, n’eut que des rapports intermittents avec son mari et ne se remaria jamais.
Vers la fin des années 20, elle enregistra ses premières chansons. En 1929, elle joua son premier rôle important dans L’énigme, film sous la direction de Curtis Bernhardt. C’est toutefois l’année suivante que les portes de la gloire (et des USA) s’ouvrirent à elle avec L’ange bleu, premier film parlant du cinéma allemand. Elle fut repérée par le studio Paramount Pictures qui l’engagea, un cachet confortable à la clef. Elle commença une fructueuse collaboration avec Josef von Sternberg qui lui valut d’être nominée à l’Oscar de la meilleure actrice en 1931 pour son rôle dans Marocco, aux côtés de Gary Cooper. C’est durant cette période qu’elle façonna son personnage de femme fatale, déjà prégnant dans L’ange bleu. Elle cessa de travailler sous les ordres de von Sternberg en 1935 avec le tournage de La Femme et le Pantin : les rôles suivants rencontrèrent moins de succès.
Rapidement opposée au régime nazi, elle se résolut à couper les ponts avec l’Allemagne. Naturalisée américaine en 1939, elle mit sa célébrité au service de l’effort de guerre, jusqu’à intégrer l’United Service Organizations en 1944 et partir sur le front européen en avril 1944. Elle chantait pour les troupes américaines et britanniques et accompagna l’armée de Patton durant la campagne de libération.
Après la guerre, Hollywood lui proposa moins de rôle. Elle tourna donc Roumagnac (1946) avec Jean Gabin avec qui un mariage fut un temps envisagé. Après leur rupture toutefois, elle retourna à Hollywood. Elle joua dans des films de Mitchelle Leisen, Billy Wilder, Alfred Hitchcock ou encore Fritz Lang. À partir de 1960, elle se consacra exclusivement au chant et pratiqua son art sur les scènes du monde entier. Plusieurs disques sortirent à l’occasion comme par exemple Marlene Dietrich in London (1964). Le cinéma ne disparut pas entièrement de ses activités (Jugement à Nuremberg, 1961, etc.) mais il est clair que le plus gros de sa carrière à l’écran était bien derrière elle. La fin de sa carrière de Music-hall fut quelque peu altérée par ses excès éthyliques : plusieurs chutes eurent raison de sa volonté de retourner sur les planches en 1975. Elle fit une ultime apparition cinématographique dans : C’est mon Gigolo (1978) de David Hemmings. Elle se cloitra alors dans son appartement parisien et ne fréquenta plus qu’un nombre restreint d’individus. Elle écrivit toutefois son autobiographie (cf. bibliographie) et répondait parfois à des interviews. En 1989, elle fut décorée commandeur de la Légion d’honneur par François Mitterrand.

Support : deux feuillets de l’Hôtel Lancaster (Paris)

Hauteur : 182 mm
Largeur : 133 mm

Cote : ARB Archives Spaak - caisse 41 - farde 426