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Lettre à Luigi Guicciardini, 20 mai 1518

Honorande frater etc. Ho havuto la vostra insieme con quella di Bartholomeo, et a lui rispondo quanto mi occorre, in che penso non si satisfarà, perché non ho potuto resolvermi, havendo el tempo breve et con molte altre occupationi et scarsità di libri, et anche el capo per hora pocho apto alli studii; et essendo la cosa di importantia, quando io fussi costì et non havessi altra faccenda, v[orr]ei tempo et examinarla bene et anche haverne el parere di altri. Piacemi tolgha quelli advocati che mi dite; et se messer Macteo non fussi preso, sarebbe anche lui a proposito;

et se io fussi lui, mi restrignerei poi con lo Strozo et con ser Iac(opo), et farei examinare bene ogni cosa; [et dove] nascessi qualche difficultà, mi potrebbe scrivere bene, et io non mancherei del d[ebito]. Confortare'lo a non essere negligente in queste cose, come ha facto qualche altra volta, ché importono troppo, benché, per quello che mi occorre, insino a hora non credo ci sia pericolo che lo possi obligare in futuro. Dico «in futuro », perché io non so come habbino per el passato governato le cose della tutela, ma in futuro, non lo lasciando administrare lui solo, non credo vi sia dubio; pure insino a hora ne parlo mezo a mente.

Quanto al podere di Cambio, voi mi scrivesti che non vi curavi ch’io tenessi hora o tucto o mezo, pure che, quando si havessi 1 vendere, io vi observassi la promessa; et per questo io havevo più caro tenervi tucti quelli danari di mio, maxime che ho pure qualche ducato otioso nella cassa; ma, quando si haobi a vendere, non rnancherè di quanto per altre vi ho promisso.

Intesi quanto vi dixe el Buondelmonte. Harei caro mi avisassi se si intende ancora che per la Excellentia del Duca sia facta alcuna buona risolutione in Francia, et quando sia per tornare.

El fallimento de' Freschobaldi è stato molto grande. Avisatemi più e particulari, ché non può essere non vi sieno aviluppati assai della natione, et in che grado si crede che loro habbino a restare. Et a voi mi raccomando. Christo vi guardi. Mutinae, die 20 Maii 1518.

 

V(este)r Fr(anciscus) d(e) Guicciardinis etc.

 

Adresse : Sp(ectabi)li Viro Aloisio d(e) / Guicciardinis fratri hon(oran)do.

 

Pierre Jodogne, membre titulaire de la Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques de l’Académie royale de Belgique

Dans cette lettre, qui traite brièvement de diverses questions, Guicciardini répond d’abord à une demande d’avis juridique faite par un certain Bartolomeo, concernant une tutelle. Il s’excuse de n’avoir ni le temps ni les moyens de bien examiner la question et suggère de faire appel aux conseils de différents amis.

Il s’occupe ensuite d’une propriété située à Cambio, pour laquelle il assure qu’en cas de vente, il tiendra sa promesse.

Il a pris connaissance de ce qu’a dit Buondelmonte, il s’informe du voyage en France de Lorenzo de’ Medici, duc d’Urbino, et commente la faillite des Frescobaldi.

Cette lettre de Francesco Guicciardini adressée à son frère Luigi est probablement sortie du fonds intitulé  « Carte Strozziano » conservé aux Archives de l’État de Florence, qui contient d’autres lettres adressées au même frère.

Pierre Jodogne, membre titulaire de la Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques de l’Académie royale de Belgique

J’ai publié la lettre conservée à l’Académie, une première fois, dès que j’en ai eu connaissance, dans la revue de philologie dirigée à Bologne par Raffele Spongano :

Pierre Jodogne, « Una lettera inedita di Francesco Guicciardini al fratello Luigi (20 maggio 1518) », Studi e problemi di critica testuale, 12, 1976, pp. 127-134.

Je l’ai ensuite incluse dans l’édition de la correspondance de Franceso Guicciardini, dont j’ai la responsabilité :

Francesco Guicciardini, Le lettere. Edizione critica a cura di Pierre Jodogne. Volume III (luglio 1517 – dicembre 1518), Roma, Istituto Storico Italiano per l’età moderna e contemporanea, 1989, pp. 378-379 (n° 647).

Toutes les encyclopédies publient une notice sur ce grand Florentin.

J’ai moi-même signé la notice publiée dans le Dizionario Biografico degli Italiani, tome 61, 2003.

La meilleure biographie développée en italien et qui fait autorité est celle de Roberto Ridolfi, Vita di Francesco Guicciardini, Milan, Rusconi, 1982, VIII-464 p.

Francesco Guicciardini

Né dans une famille patricienne de Florence, Francesco Guicciardini (1483-1540) (ou « François Guichardin », nom francisé) se distingua à la fois par une grande carrière politique et par une œuvre importante de penseur et d’historien qui ne fut publiée qu’après sa mort. Son Histoire d’Italie et ses Ricordi (« Avertissements politiques ») font de lui l’égal de Machiavel, son contemporain et son ami.

Francesco Guicciardini eut une formation juridique. Il exerça d’abord une activité d’avocat, puis, de 1511 à 1513, fut ambassadeur de la République de Florence auprès du roi d’Espagne. En 1516, le pape Léon X le nomma gouverneur de la ville de Modène, récemment acquise à l’État de l’Église, puis, en 1517, de la ville de Reggio, également. C’est de cette époque que date la lettre conservée par l’Académie royale de Belgique, qui est adressée de Modène par Francesco à son frère Luigi, le 20 mai 1518.

 

Pierre Jodogne, membre titulaire de la Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques de l’Académie royale de Belgique

Lettre

Support : une feuille de papier

Hauteur : 287 mm
Largeur : 213 mm

Cote : 19346/2097